rencontre dédicace à 17 h 30
au « deauville », 11 avenue rené- coty en présence de l’auteur rémi le bret et de nathalie nail, conseillère municipale.
l’ancien directeur de « l’humanité », roland leroy, sera au havre pour y dédicacer « un chemin de tempête », le livre qu’il a préfacé sur le chanteur normand allain leprest. un artiste révolté qu’il aimait profondément.
l’ancien directeur de « l’humanité » vient ce mardi au havre dédicacer un ouvrage de photos d’allain leprest
l’ancien journaliste et député de seine-maritime roland leroy raconte la genèse de ce beau livre de photos signé rémi le bret.
comment avez-vous été amené à écrire la préface de ce livre de photos « un chemin de tempête » consacré à allain leprest ?
« tout simplement parce que j’ai connu allain leprest quand il était encore enfant. j’étais député de seine-maritime. il vivait alors dans la banlieue de rouen. »
quels souvenirs gardez-vous d’allain leprest ? où l’aviez-vous rencontré ?
« j’en ai un qui m’émeut beaucoup. c’est le dernier moment que j’ai passé avec lui en 2011. c’était quelques jours avant qu’il ne mette fin à sa vie. dans le livre un chemin de tempête, qui rassemble les photos de rémi le bret, il y a justement une photo de cette dernière rencontre. nous avions parlé de tout. de politique, de son état de santé et de son moral. j’ai senti alors qu’il pensait à la fin de sa vie. il avait encore toutes les qualités de sa jeunesse, sa fraîcheur, son courage... »
vous êtes au havre ce mardi pour une séance de dédicaces. cela provoque-t-il toujours une émotion particulière de vous retrouver dans cette ville ?
« évidemment ! le havre a tenu dans ma vie une place énorme. dès que j’ai commencé à avoir une activité dans la résistance, j’étais alors responsable de la jeunesse communiste pour la normandie et j’y venais souvent pour voir mes camarades, organiser la lutte. j’ai ensuite été secrétaire de la fédération du parti communiste de seine-maritime et j’ai eu une amitié profonde et intime avec rené cance (n.d.l.r. : maire du havre de 1956 à 1959 et de 1965 à 1971) puis avec andré duroméa, son successeur. cela tient dans ma vie une place très importante. du reste, ma dernière visite au havre, c’était en mars 2011 pour les obsèques d’andré. »
cette rencontre est organisée par l’association des amis de l’humanité. répondez-vous souvent à leurs sollicitations ?
« cela m’arrive malgré mes presque 90 ans. j’ai toujours la fraîcheur et l’attachement au journal l’humanité ».
vous étiez un ami de louis aragon, vous connaissez bien l’œuvre de ce grand écrivain. si vous deviez recommander un de ses livres, ce serait lequel ?
« je voudrais recommander tous les livres d’aragon, mais je porte à ses derniers ouvrages une très grande affection. le roman qui s’appelle les communistes est un livre prodigieux, formidable... dans ses deux éditions car louis en écrivit deux versions. il avait apporté quelques compléments et corrections. c’est extrêmement émouvant de lire cela. on voit comment, profondément, aragon était lié aux idées communistes, au parti communiste français, mais qu’il avait sa propre personnalité, sa vision très lucide, parfois critique de certaines positions. et il a écrit un livre sur le peintre matisse à la fin de sa vie. c’est un ouvrage remarquable. »
vous avez toujours défendu les artistes, peintres, chanteurs, écrivains, comédiens, comédiennes. pour vous, la culture, cela reste essentiel ?
« le mot est juste. la culture est une chose essentielle dans la vie pour les femmes et les hommes de toute condition, essentielle dans la vie sociale et dans la vie politique. j’aime des œuvres d’écrivains, de peintres... qui étaient en politique éloignés de moi, mais dont l’œuvre n’est pas celle de leurs propres idées. à cet égard, il y a un exemple remarquable, c’est balzac. la lecture de ses œuvres donne une idée sociale, une idée patriotique et humaine magistrale. et pourtant, lui, dans son comportement politique, était par rapport à la politique de l’époque ce qu’on appellerait maintenant un réactionnaire. et ce n’est pas cela qui demeure. ce qui reste, ce sont ses grandes idées humanistes, sa profonde connaissance de la vie sociale de notre pays à son époque. »
propos recueillis par christophe preteux
source : http://www.paris-normandie.fr